
Qu’est-ce que le bonheur ? C’est un état de satisfaction globale, stable et durable (Kant, le bonheur est : « le contentement de l’état où l’on se trouve pour autant qu’il se trouve accompagné de la certitude d’être durable »). Il est du côté de l’être et pas de l’avoir : « on est heureux » et non pas « on a le bonheur ». C’est une notion qui reste difficile à définir (Sénèque : « Vivre heureux, c’est ce que tout le monde veut, mais quand il s’agit de dire en quoi cela consiste, personne n’y voit clair ») alors que paradoxalement nous recherchons tous le bonheur (Pascal : « Tous les hommes recherchent d’être heureux, c’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre »). La question du bonheur (la quête d’une vie bonne, d’une vie heureuse, comment vivre bien ici et maintenant ? comment ne plus souffrir ?) a été au cœur de la philosophie antique (Aristote, l’épicurisme, le stoïcisme) et remise en avant à l’époque de la Modernité, des Lumières (Saint-Just « le bonheur est une idée neuve en Europe ») puis intensifiée à partir du 20e siècle avec la montée de l’individualisme et de la société de consommation. Qu’est-ce que la joie ? Tout comme le bonheur, la joie concerne tout l’être, c’est un état de satisfaction globale, mais qui ne dure pas : c’est un bonheur éphémère (un « moment de bonheur »). La différence entre joie et bonheur est donc la durée. Kant, Nietzsche et Freud sont hostiles à l’idée du bonheur qui est une illusion : ne faudrait-il pas alors viser la joie plutôt que le bonheur ? …
