
L’émergence de la notion du temps provient probablement de
la perception par les hommes du changement dans la Nature.
L’image du fleuve est souvent utilisée pour parler du temps
avec la fameuse citation d’Héraclite : « On ne se baigne jamais
deux fois dans le même fleuve ». Mais le temps nous demeure
abstrait et insaisissable malgré la conscience très vive que
nous en avons : une difficulté pour en parler comme l’a si bien
révélé St Augustin (« Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je
veux répondre à cette demande, je l’ignore »). Mais, est-ce que
le temps est objectif et intrinsèquement indépendant de nous
comme le soutient la science depuis Aristote ? Ou bien alors, le
temps est-il surtout vécu, subjectif, un temps psychologique
qui s’impose à nous avec une perception pesante des durées,
tel que décrit au XXe siècle par Henri Bergson, Edmund Husserl et Martin Heidegger ?
